La violence et la corruption |
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INTRODUCTION La Côte d’Ivoire vit depuis les années 1980 une crise sociopolitique et économique qui déteint sur tous les secteurs d’activité du pays. L’école dans son ensemble se trouve fortement perturbée par de nombreux maux qui perturbent son fonctionnement. Dans ce travail nous nous intéresserons à LA VIOLENCE et LA CORRUPTION qui prennent des proportions inquiétantes. Ils représentent de nos jours, de véritables dangers pour notre école ivoirienne. Dans cette perspective, le Bureau National de la Jeunesse Etudiante Catholique de Côte d’Ivoire (JEC CI) voudrait à travers ce rapport, présenter les manifestations et les répercussions de ces fléaux sur les milieux scolaire et universitaire tout en faisant des suggestions au moyen de notre méthode de travail qui est le VOIR – JUGER –AGIR. VOIR Il s’agit dans cette partie du travail de faire un constat. Pour un souci de clarté, nous aborderons les deux notions séparément. LA VIOLENCE L’école ivoirienne en général et les universités en particulier, sont le théâtre de violences récurrentes qui impliquent et concernent les étudiants, individuellement ou collectivement à travers les associations. Depuis l’an 2000, ces violences ont atteint un niveau jusque là insoupçonné : des affrontements à la machette, des enlèvements et des séquestrations, des viols et même des atteintes régulières et constantes aux libertés publiques telles que les libertés d’expression, de réunion, d’opinion, d’association…( ODELMU express N°1 Editorial) Il faut ajouter à cela, les harcèlements dont sont victimes les élèves en particulier les filles par les enseignants de même que les grèves intempestives pour une amélioration des conditions salariales… NB : En milieu scolaire et universitaire ivoirien, la majorité des violences sont le fait de membres de la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI). Il s’agit en effet d’un syndicat crée dans les années 1990 pour défendre au mieux les intérêts des élèves et étudiants. Il dispose de plusieurs sections reparties sur tout le territoire national. Ce syndicat est très actif et domine toutes les autres organisations dans les milieux scolaires et estudiantins. De ce fait, il apparaît comme le porte parole de tous les élèves et étudiants. Concernant les moyens, il faut indiquer également que l’usage de la violence semble être leur moyen de revendication privilégié défiant parfois toutes les dispositions légales et réglementaires en vigueur pour faire valoir leurs préoccupations. Il faut reconnaitre qu’à bien d’égard, certaines décisions importantes de l’administration universitaire sont soumises à l’approbation des membres de la FESCI. Ils jouissent ainsi de pouvoirs énormes et d’une certaine immunité vis-à-vis des lois de la république. LA CORRUPTION Se présentant comme une forme améliorée de la tricherie classique, la corruption est le nouveau fléau qui affecte tous les secteurs de la vie scolaire et estudiantine. En effet on pourrait la définir comme tout acte visant à détourner les règles établies afin d’obtenir un avantage. La corruption se présente sous différentes formes en milieux universitaire et scolaire. NB : A ce niveau, il faut indiquer que les enseignants, le personnel de l’administration, les parents d’élèves de même que les élèves et étudiants sont responsables de cette situation. JUGER Il S’agit ici de faire l’analyse du problème, de porter un regard critique sur la question. LA VIOLENCE. Les violences en milieu scolaire trouvent leur origine dans diverses causes. Il s’agit notamment de : Toutes ces causes identifiées entraînent diverses conséquences. Ce sont entre autres : LA CORRUPTION Se justifiant par : La corruption dans les milieux scolaires et universitaires entraine : AGIR La JEC fidèle à sa mission traditionnelle qui es de lutter contre tous les maux des milieux scolaire et estudiantin à déjà entrepris plusieurs actions contre ces maux mais beaucoup reste à faire. LA VIOLENCE - Une campagne de sensibilisation autour du thème « JECISTES, BOUTONS LA VIOLENCE HORS DE L’ECOLE » avec des conférences, émissions radiotélévisées etc.… CORRUPTION - Une grande campagne contre la tricherie, SUGGESTIONS - Multiplier les campagnes de sensibilisation pour la tolérance, l’acceptation des différences, l’entente et l’Amour,
Aux Gouvernants La JEC demande : - La mise en application des résolutions et engagements issus des différentes concertations relatives aux problèmes de l’école. Ainsi sera rétablie la confiance mutuelle entre Gouvernement-Etudiants dans un esprit de franche collaboration ; - La JEC demande : - Aux responsables des Centres Régionaux des Œuvres Universitaires (CROU) de reprendre en main la gestion des cités universitaires et veiller à l’application stricte et juste des décisions ministérielles qui, dorénavant, doivent être prises de concert avec tous les mouvements et associations d’élèves et étudiants ; La JEC demande de :
Fait à Abidjan le 26 Novembre 2007
INTRODUCTION I. IMPORTANCE DU PROJET POUR UNE STRUCTURE : CAS DE LA JEC A. Au plan moral II. ELABORATION DU PROJET A. Techniques de recherche des idées 1) Recherche d’idées B. MONTAGE DU PROJET 1) Identification du promoteur III. ADEQUATION FORMATION-PROJET A. Approche définitionnel
INTRODUCTION La Jeunesse Etudiante Catholique de Côte d’Ivoire (JEC-CI) depuis sa création a mis un accent particulier sur la formation. Mais la question fondamentale qui se pose aujourd’hui est de savoir si les types de formations qu’elle propose aux jécistes donnent, ou du moins, ont produit les effets escomptés. La réponse à cette interrogation est affirmative eu égard au compétences humaines que la Jeunesse Etudiante catholique a développée et qui font sa fierté. Par ailleurs, il est toujours nécessaire dans l’intérêt des Jécistes, de renforcer les formations de base en les réorientant par la méthode participative dans une autre dimension à savoir : Adéquation Formation–Projet.
A. Au plan moral La conception de projet constitue un champ d’expériences d’une infinie richesse notamment du point de vue moral. En effet, dans un domaine dont dépend une certaine compétence technique en la matière et relevant de la compétence de structures spécialisées, la JEC s’effraie un chemin qui n’est pas essentiellement le sien. Mais qui présente pour elle une certaine garantie. La conception de projet a pour principal avantage non seulement de conférer à notre mouvement de la crédibilité et de la notoriété auprès des structures de financement de projet et des partenaires au développement, mais aussi de favoriser davantage le leadership de la JEC parmi les structures de jeunesse et au sein des mouvements de l’Eglise. B. Au plan financier/ économique Au-delà de l’aspect moral, la conception de projet représente un atout certain d’indépendance financière et économique, point commun à toutes les structures engagées dans cette voie. L’élaboration du projet doit être l’occasion pour les bureaux JEC, de nouer des contacts fructueux avec les structures de subvention, de sponsoring ou d’appuie financier et d’investissement dans tous les domaines pour l’épanouissement des élèves et étudiants. C. Au plan socio-culturel Inculquer la culture du projet dans les habitudes de nos mouvements constitue une innovation dans la formation. Cette innovation est révélatrice d’une certaine culture de professionnalisme dans la gestion efficace de la JEC en tant que mouvement apolitique et à but non lucratif. Cette politique sera le socle de la véritable efficacité de nos membres au cours de leur mission. Elle assurera leur épanouissement et les préparera à une vie future basée sur l’entreprenariat.
L’attention accordée à tout montage de projet garantit son échec ou son succès. A. TECHNIQUES DE RECHERCHE DES IDEES 1) Recherche d’idées L’idée, point de départ du projet doit être soigneusement pensée et éprouvée. Car, si elle ne garantit pas le succès on peut avoir d’excellentes idées et être incapable de les réaliser. C’est l’idée qui est au cœur de la création et de la réalisation d’un projet ; chaque étape du processus, on la retrouvera. Il faudra en imaginer toutes les implications, il faudra pouvoir la défendre et prouver qu’elle est source de projets. Une idée durable qui convainc assez celui qui l’a trouvée qui lui donne envie d’aller convaincre les autres.
La méthodologie objective consiste à mettre en avent, la réflexion méthodologique dans la recherche des idées. 2-1) l’heptamètre de Quintilien C’est un outil de collecte et de critique d’information qui a pour objectif de constituer un questionnaire méthodique permettant une collecte exhaustive des informations pour analyser et critiquer une situation : - Construire quoi ? Un préau, une salle d’étude, un hangar pour les 2-2 Le brainstorming C’est une méthode de créativité fondée sur l’idée que si nous ne sommes pas imaginatifs, c’est parce que nous nous censurons. B. MONTAGE DU PROJET On distingue plusieurs types de projets qui sont entre autres : les projets économiques et les projets de développement. Les projets économiques sont essentiellement à but lucratif. Ils participent certes, au développement économique d’un pays mais permet au promoteur de tirer un maximum de profit tout cherchant à minimiser ses dépenses. Les projets de développement par contre, consistent à concevoir des activités d’intérêt public essentiellement sociales (construction d’écoles, d’hôpitaux, de préaux, dons de matelas, de matériels hygiéniques, de tables bancs…). Monter consiste à élaborer ou rédiger sur support ses idées pertinentes en se référant au modèle standard ci-dessous. 1) Identification du promoteur L’identification du promoteur est un élément important qui permet d’évaluer l’étendue de son identité, de sa capacité et de sa sociabilité ; il comporte entre autres : 2) Identification du projet C’est le mode opératoire. Comment le projet sera conduit de façon précise. Il s’agit de faire une description sommaire du projet : Titre de projet Objectifs globaux Objectif spécifique (But) Résultats
Il s’agit de décrire l’environnement général dans lequel le projet va évoluer et s’imposer. L’analyse économique prend en compte quatre (4) aspects. • Etude du marché - les clients potentiels (Il est important de savoir sinon d’évaluer d’emblée pour qui le produit sera fait ou vendu. Il faut être sûr de son existence) Il est nécessaire de bien comprendre ce que l’on veut faire comme action (projet). Se demander en quoi consiste l’action ? Exemple : don de tables bancs dans un collège. Se fixer les objectifs Exemple : améliorer les conditions de travail des élèves.
Déterminer la capacité de production du projet (quantité qu’on veut offrir) Exemple : offrir une cinquantaine de table bancs.
• Moyens humains Catégorie des employés et leur fonction. Impossible de vous passer de financement si vous vous réaliser un projet. C’est pourquoi il est nécessaire de définir le budget du projet (coût d’investissement, frais de fonctionnement, apport personnel et financement externe) et d’identifier des sources de financement (fonds pour le démarrage du projet ou pour financer les dépenses des premiers mois en attendant les entrées d’argent: les aides, les prêts bancaires, les clubs, les concours…toutes les possibilités offertes à ceux qui n’ont pas de fonds. 4-1 Capital C’est le montant nécessaire pour mener à bien l’activité. Il se repartit généralement comme suit : -Investissement
-Apport promoteur 4-3 Charges d’exploitation prévisionnelles Ce sont toutes les charges devant rentrer en ligne de compte dans la réalisation ; elles pourront être perçues dans le tableau schématique du compte d’exploitation prévisionnel. 4-4 Prévision des ventes Etablir une balance indiquant les ventes projetées. 4-5 Compte d’exploitation prévisionnelle .4-6 Bilan d’ouverture Il s’agit d’évaluer les biens et les engagements de l’entreprise à sa création c'est-à-dire dès le début de ses activités. 4-7 Tableau d’amortissement des immobilisations Les immobilisations subiront des dépréciations ; il faut alors préparer leur remplacement (voir annexe). 4-8 Remboursement de l’emprunt -Condition de l’emprunt Les conditions de l’emprunt doivent être spécifié notamment le taux d’intérêt et autres s’il en existe. C’est un tableau qui précise l’échéance et la durée de remboursement de l’emprunt. 4-9 Plan de trésorerie Il permet de résoudre des problèmes possibles de manque de liquidités et anticiper les résultats négatifs, il permet aussi de visualiser les revenus et les dépenses mensuelles. 4-10 Détermination de quelques ratios - Délai de récupération du capital Le délai de récupération du capital investi se définit comme le temps nécessaire pour que les nets de trésorerie générés par l’investissement rembourse la mise de fonds initial. - Taux de rentabilité commercial Le taux de rentabilité commercial est le quotient de la capacité d’autofinancement et du chiffre d’affaire. Le taux de rentabilité financière est le quotient de l’excédent net (bénéfice net) et du chiffre d’affaire. 4-11 Planning d’exécution du projet C’est un tableau chronogramme de toutes les activités à accomplir et la période précise.
III. ADEQUATION FORMATION-PROJET A. Approche définitionnel Cette trilogie de mots est une nécessité pédagogique qui consiste à faire en sorte que la formation en section aboutisse à la conception d’un projet. L’adéquation formation-projet est un mode opératoire, technique qui permet de lier la formation reçue à l’élaboration du projet. B. Attentes L’objectif premier serait de faire de la Jec un mouvement incontournable dans le système éducatif (Objectif national 2008-2010) et surtout un mouvement épanouit financièrement et socialement (action sociale de la Jec). CONCLUSION
Un regard synoptique sur l’évolution de notre société permet de relever la perte d’un certain nombre de valeurs dont la solidarité qui a permis de bâtir des nations fortes. La Côte d’Ivoire, autrefois havre de paix qui a même confiné cette valeur dans sa devise <> et l’a inscrite fièrement dans son hymne national << pays de l’hospitalité…En forgeant unis… la patrie de la vraie fraternité…>> (1) semble avoir rompu avec sa tradition en raison des crises qui la secouent depuis deux décennies. Vu la nécessité d’un retour aux valeurs fondamentales de solidarité, la Jeunesse Etudiante Catholique de Catholique de Côte d’Ivoire (JEC-CI) se sent investie d’une mission : celle de contribuer au renforcement et à l’enracinement de la solidarité. En quoi la culture de la solidarité peut-elle être salutaire dans une Côte d’Ivoire où l’individualisme gagne du terrain? Avant d’y répondre, il apparaît nécessaire d’évoquer les raisons de l’effritement de la solidarité sans toutefois omettre d’en présenter les implications puis montrer, pour finir, les bienfaits de la solidarité en tant que facteur de cohésion et d’efficacité.
La solidarité est un lien fraternel qui oblige tous les êtres humains à s’accorder une
La colonisation apparaît à tous égards comme le premier facteur qui a fragilisé le tissu social. En effet, la création de frontières entre les Etats et le découpage en administrations territoriales a entraîné la séparation de communautés qui, autrefois, partageaient le même espace géographique et bouleversé toute l’organisation politique en place. B- AU NIVEAU SOCIAL Les effets pervers de l’urbanisation accélérée des zones rurales ont affecté les habitudes des populations. En effet, l’urbanisation offre des infrastructures aux populations, ce qui est source de développement. Mais dans le même temps, cela occasionne de nombreux revers : Depuis l’avènement du multipartisme en 1990, un sentiment de méfiance et de C- AU NIVEAU RELIGIEUX Devant l’érosion de la solidarité au niveau national et la fébrilité de l’Eglise àmaintenir Au regard de ce qui précède, les raisons de l’effritement de la solidarité sont nombreuses et leurs incidences constituent une menace pour la cohésion. Mais y demeurer ne serait-il pas suicidaire pour la Côte d’Ivoire?
A- LA SOLIDARITE, FACTEUR DE COHESION SOCIALE La vie communautaire avant la crise économique ivoirienne des années 1980 a montré B- LA SOLIDARITE, BASE DE L’EFFICACITE D’UNE SOCIETE A la notion d’efficacité, qu’il faut apprécier comme le résultat d’efforts conjugués, il C- LE ROLE DE LA JEC DANS LE RENFORCEMENT DE LA CULTURE DE LA SOLIDARITE L’avenir dit-on appartient à la jeunesse. Mais les réalités actuelles montrent que c’est
Le tissu social en Côte d’Ivoire est mal en point et les liens de solidarité sont
Que Dieu nous bénisse et bénisse la JEC pour son rayonnement ! Histoire théologique de célibat sacerdotalImportance de la question historiqueLa théologie questionne l’HistoireCette réflexion a amené les théologiens à examiner de près la relation que le célibat peut entretenir avec le sacerdoce. Ainsi, le second concile du Vatican, puisant à la source évangélique, affirme avec autorité l’existence d’une « haute convenance »[1] entre le Sacerdoce ministériel et la loi du célibat. Celle-ci repose sur le sens et la réalité de l’ordination sacerdotale qui configure ontologiquement le prêtre au Christ-Tête en vue de la mission. L’approfondissement théologique de l’identité du prêtre opéré à la suite de ce concile, et spécialement lors de l’exhortation post-synodale Pastores dabo vobis, renforce la conscience de cette cohérence entre sacerdoce et célibat. « C'est ici que l'Histoire rejoint la théologie. Car une question vient aussitôt à l'esprit. S'il est vrai qu'il existe un lien étroit entre le célibat, — ou la continence parfaite —, et la vie de ceux qui, par un choix privilégié du Seigneur, ont été appelés à lui ressembler par le sacrement de l'Ordre, qu'en a-t-il été des Apôtres ? Ces douze hommes, les premiers choisis, dont l'un au moins était marié, ont-ils perçu et vécu cette exigence profonde de leur appel, ou « lents à comprendre », en quelque sorte, ne se sont-ils sentis nullement concernés et ont-ils continué librement leur mode d'existence antérieur ? Qu'en a-t-il été ensuite de leurs successeurs immédiats, et de la pratique ecclésiale pendant les premiers siècles ? La continence parfaite des évêques, des prêtres et des diacres était-elle laissée à la libre décision des intéressés, par fidélité à une tradition qu'on estimait remonter aux Apôtres, ou, au contraire, par fidélité à ces mêmes Apôtres, gardait-on dans les Églises la coutume de n'ordonner au sacerdoce que des hommes acceptant de vivre dans la chasteté parfaite ? »[2] Les réponses à ces questions qui ont une forte incidence en théologie relèvent de l’Histoire. Le principe augustinienL’Histoire joue nécessairement un rôle très important dans l’élaboration de la théologie catholique. La vie de l’Église est un des principaux « lieux théologiques » définis par Melchior Cano[3] car elle manifeste au cours des siècles la compréhension de la Foi assistée du Saint-Esprit et vécue par les fidèles[4]. L’Église tout entière exprime sa Foi par sa vie autant que par son discours. En effet, la Révélation du Verbe Incarné, transmise par l’Ecriture-Sainte, est portée par la Tradition[5]. L’Évangile a d’abord été vécu et prêché avant d’être écrit. C’est le témoignage oral et l’exemplarité de la vie des Apôtres[6] qui fondent la Foi et qui attestent de la véracité des Évangiles. Il est donc important pour établir une vérité de foi d’en vérifier l’origine apostolique. Saint Augustin nous donne la méthode à suivre pour discerner ce qui appartient authentiquement à la Tradition en écrivant : « Ce qui est gardé par toute l'Église et a toujours été maintenu, sans avoir été établi par les conciles, est regardé à très juste titre comme n'ayant pu être transmis que par l'autorité apostolique »[7]. Les critères ainsi établis appartiennent au domaine de l’Histoire. Le rôle attribué à la discipline historique consistera donc à vérifier que la loi du célibat ait bien été gardée par toute l’Église et qu’elle ait été observée de manière ininterrompue depuis les temps apostoliques. Le débat historico-théologique autour du célibat sacerdotal L’Histoire de la discipline ecclésiastique du célibat ne fait pas l’unanimité. Deux écoles se disputent. La première prétend que la loi du célibat a été imposée d’autorité au IV° siècle au Concile d'Elvire, alors qu’auparavant coexistaient prêtres célibataires et prêtres mariés. Cette version de l’Histoire se fonde principalement sur le témoignage de l’Ecriture-Sainte qui atteste de l’ordination d’hommes mariés, du concile d’Elvire qui semble être un virage en la matière, de l’épisode de l’évêque Paphnuce[8] et du Concile « in Trullo » qui serait le témoin de la position antique toujours en vigueur dans l’Église d’Orient. Cette école est représentée par de très nombreux historiens contemporains parmi lesquels doivent être cité François-Xavier Funk (1840-1907), Roger Gryson et Georg Denzler.La seconde école prétend pouvoir établir l’origine apostolique de la loi du célibat . Soutenue par l’immense majorité des historiens jusqu’au XIX° dont Gustav Bickell auquel s’est opposé victorieusement Funk, elle émerge à nouveau depuis les années 1980 grâce aux travaux de C. Cochini, A.-M. Stickler et R. Cholij, cités parmi d’autre. Cette école semble faire autorité à l’état actuel des avancées scientifiques, c’est pourquoi la suite de l’article se placera dans cette lignée. Méthodologie Il est nécessaire de dire quelques mots de la méthode employée afin d’appuyer les conclusions que nous tirerons, même si le travail en lui-même ne pourra évidemment pas être fait dans le cadre de cet article[9].Postulats méthodologiques
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Concile « in Trullo »
Nous savons d'autre part que les Pères réunis à Carthage, par mesure de prévoyance pour la gravité des mœurs des ministres de l'autel, ont décidé, « que les sous-diacres, qui touchent aux saints mystères, les diacres et les prêtres aussi, s'abstiennent de leurs femmes PENDANT LES PERIODES QUI LEUR SONT PARTICULIEREMENT (ASSIGNEES) », … …ainsi nous garderons, nous aussi, ce qui fut transmis par les apôtres et observé de toute antiquité, SACHANT QU'IL Y A UN TEMPS POUR TOUTE CHOSE, SURTOUT POUR LE JEÛNE ET LA PRIÈRE, il faut en effet que ceux qui s'approchent de l'autel, DANS LE TEMPS OÙ ILS TOUCHENT LES CHOSES SAINTES, soient continents en toute chose, afin qu'ils puissent obtenir ce qu'ils demandent en toute simplicité à Dieu. |
Concile de Carthage
Aurélius dit : Comme il a été question de certains clercs, surtout des lecteurs, à propos de la continence vis-à-vis de leurs femmes, j'ajouterai, mes très chers frères, ce qui a été confirmé dans maints synodes, que les sous-diacres qui touchent aux mystères sacrés, et les diacres et les prêtres, ET LES EVÊQUES AUSSI CONFORMEMENT AUX ORDONNANCES QUI LES CONCERNENT, s'abstiendront de leurs épouses, « COMME S'ILS N'EN AVAIENT PAS » ; que s'ils ne le font pas, ils seront écartés de toute fonction ecclésiastique. (can.25). De plus, comme il a été fait mention de la continence de certains clercs à l'égard de leurs propres épouses, il a été décidé que LES EVÊQUES, prêtres et diacres, CONFORMEMENT AUX DECISIONS QUI LES CONCERNENT (secundum propria statuta), garderont la continence vis-à-vis de leurs épouses aussi ; s'ils ne le font pas, ils seront destitués de leur rang. L’évêque Aurélius dit : Dans un concile antérieur, où il était question de normaliser les régies de la continence et de la chasteté, (on s'occupa) des trois Ordres qui, en vertu de leur consécration, sont associés par une sorte de lien de chasteté, j'ai nommé : LES EVÊQUES, les prêtres et les diacres. On fut d'avis, comme il convient (à leur état) que les TRÈS SAINTS PONTIFES, les prêtres de Dieu, et tout autant les diacres, c'est-à-dire ceux qui sont au service des sacrements divins, observent une continence PARFAITE, afin de pouvoir obtenir en toute simplicité ce qu'ils demandent à Dieu ; ce qu'enseignèrent les Apôtres, et ce que l'antiquité elle-même a observé, faisons en sorte, nous aussi, de nous y tenir (can. 3). Faustin, évêque de Potenza, dit : il nous plaît que LES EVÊQUES, les prêtres et les diacres, ceux qui, en d'autres termes, touchent aux mystères sacrés, gardiens de la chasteté, s'abstiennent (du commerce conjugal) avec leurs épouses. A l'unanimité, les évêques déclarèrent : nous sommes d'accord ; qu'ils gardent une chasteté PARFAITE, tous ceux qui sont affectés au service de l'autel (can. 4). |
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Il est manifeste qu’en fusionnant les articles 3 et 25 du Codex Canonum Ecclesiae Africanae les Pères du Concile « in Trullo » leur ont fait subir des coupures et ajouté des périphrases qui en altère gravement le sens.
Alors que pour le Concile de Carthage, les diacres, prêtres et évêques ont le même sort, le concile « in Trullo » supprime la mention des évêques auxquels ils imposent la continence parfaite et la continence exigée aux prêtres et aux diacres devient temporaire. Cette falsification est-elle volontaire ? On ne peut l’affirmer. Il est probable qu’elle soit due, au moins en partie, à une erreur de traduction. En effet, tandis que les Africains disaient : « secundum propria statuta » (les clercs s'abstiendront de leur épouse « conformément aux ordonnances qui les concernent »), les Byzantins traduisent par la formule ambivalente : « kata tous idious orous » (ils s'abstiendront de leur épouse « pendant les périodes qui leur sont particulièrement assignées »). Le choix de cette traduction était justifié, selon eux par la continence temporaire des lévites de l’Ancien Testament. C’est ainsi que les orientaux héritent d’une conception vétéro-testamentaire de la discipline du célibat et finalement du sacerdoce. On retrouve cela dans la conception qu’ils ont du rapport entre les prêtres et l’évêque (Grand-Prêtre).
Regard postérieur de l’Orient sur le Concile « in Trullo »
« Il nous reste à nous demander ce que l’histoire dit de cette modification textuelle, devenue le fondement, pour les Églises d’Orient, de la nouvelle et définitive obligation. Les propres déclarations des canonistes de l’Église byzantine concernant la lecture des canons africains depuis le XIVème siècle, comme par exemple celle de Matthieu Blastarès, laissent penser qu’ils doutaient eux-mêmes de la justesse de la référence des Pères du concile « in Trullo » aux textes africains, et qu’ils connaissaient le texte original. Les interprètes modernes des prescriptions relatives au célibat du concile « in Trullo » le concèdent d’ailleurs, mais disent que le concile avait l’autorité nécessaire pour modifier toutes lois disciplinaires et les adapter aux nécessités de l’époque. Du fait de cette autorité, il pouvait aussi modifier le sens originel des textes de Carthage de telle manière qu’ils concordent avec ses intentions et ses volontés propres.
Signalons encore brièvement les traces de la pratique du célibat de l’Église ancienne qu’on peut encore nettement percevoir dans la législation ultérieure différente, issue du concile « in Trullo ». Le grand et constant souci de l’Église concernant les risques de la cohabitation des clercs avec des femmes qui ne seraient pas au-dessus de tout soupçon quant à d’éventuelles relations sexuelles avec ces clercs, ce souci qu’exprime non seulement toute la législation occidentale, mais aussi le 3e canon de Nicée - et jusqu’aux prescriptions du concile « in Trullo » -, peut être facilement ramené au seul souci général de pureté et de continence pour les clercs. Le fait d’avoir, dans la nouvelle discipline du Concile « in Trullo », conservé pour les évêques la même discipline sévère de continence qui avait toujours été en vigueur dans l’Église universelle, est comme un résidu d’une vieille tradition ayant toujours associé dans cette discipline de continence les trois ou quatre degrés d’ordination supérieurs.
On ne comprend pas, en fait, pourquoi, dans l’Église d’Orient, on continue à tenir à la condition selon laquelle le candidat à l’ordination ne devrait avoir été marié qu’une seule fois auparavant. Cette condition n’a de sens qu’eu égard à la continence après l’ordination. En outre, il est difficilement compréhensible de voir interdit tout premier mariage (ou mariage supplémentaire) après une ordination majeure, si l’on autorise le commerce conjugal à ceux qui ont été ordonnés, du prêtre aux degrés inférieurs.
Pour ce qui est des nouveautés du concile « in Trullo » concernant la continence des clercs, nouveautés consistant à redescendre de la conception du prêtre à celle du lévite de l’Ancien Testament, on se demande comment on a pu s’en tenir à cette conception, à partir du moment où, dans les rites orientaux aussi, le service de l’autel effectif de tous les clercs majeurs avait été étendu à tous les jours de la semaine. Il aurait alors fallu, conformément aux décisions du concile « in Trullo » concernant les prêtres, les diacres et les sous-diacres, revenir à la continence totale et permanente, telle qu’elle était pratiquée en Occident.
Mais cela ne se produisit nulle part, si bien que le couple « service de l’autel et du Saint-Sacrifice - précepte de la continence » fut effectivement dissocié, bien qu’en Orient aussi la règle de la continence ait toujours été considérée comme associée au service de l’autel et comme constituant son fondement le plus intime. Depuis le concile « in Trullo », rien dans la discipline et la pratique du célibat n’a changé dans les Églises locales dépendant de l’obédience byzantine. »[47]
Regard de l’Occident sur la discipline orientale
Le concile « in Trullo » n’a jamais été reconnu en tant que Concile par l’Église latine. Le Pape Serge (687-701) s’y opposa. Ce n’est que le Pape Jean VIII (872-882) qui concéda d’en reconnaître toutes les prescriptions qui ne contredisaient pas celles de Rome. Tout autre référence par le magistère romain ne peut prétendre être autre chose qu’une prise de connaissance.
Gratien, en compilant tous les textes de droit canon du premier millénaire, pris en compte, sans esprit critique, la fable de Paphnuce comme étant un fait avéré. Son œuvre étant la référence, les canonistes crurent longtemps qu’elle fut la raison principale de l’obligation différente de continence du clergé dans l’Église orientale. « S’y ajoute le fait que le droit canon classique reconnaît l’entière validité pour l’Église d’Orient des décisions du concile « in Trullo », à Constantinople, qui fixa en 691 la discipline de la continence - différente de celle d’Occident - de l’Église byzantine et des obédiences qui devaient par la suite dépendre d’elle. »[47]
En outre, « Rome autorisa même les communautés orientales unies à elle au cours des ans, à conserver leur tradition du célibat, bien que différente de la sienne. Mais non seulement on n’opposa aucun obstacle à celles de ces communautés qui désiraient revenir à la pratique latine de la continence complète, mais ce désir fut accueilli positivement et encouragé. Jusqu’à maintenant, la reconnaissance de cette discipline différente a été l’objet, de la part des autorités centrales romaines , d’une considération courtoise qui, cependant, ne peut guère être considérée comme une approbation officielle de la modification apportée à l’ancienne discipline de la continence. »[47]
La modernité : crise et approfondissement
La réforme, le Concile de Trente et les séminaires
La Réforme protestante apparut alors que l’Église catholique connaissait une grave crise morale ébranlée par le scandale des indulgences et par la débauche du clergé concubinaire et simoniaque. Sa doctrine concernant le célibat des prêtres met fin au problème par le fait qu’elle ne reconnaît plus l’Ordre comme un sacrement, ce qui a pour conséquence de saper à la source la discipline du célibat sacerdotal puisqu’il n’y a plus de sacerdoce et donc plus de prêtre[48].
Pour répondre au protestantisme, l’Église Catholique amorça elle-même un vaste mouvement de réforme en s’attaquant à la doctrine protestante ainsi qu’aux abus catholiques qui en furent la source. Ainsi, la Contre-Réforme, sous l’impulsion du Concile de Trente, s’efforça d’approfondir la théologie du sacerdoce, de rectifier les mœurs ecclésiastiques et de rétablir la discipline du célibat grâce à une meilleure formation du clergé occasionnée par la création des séminaires. L’obligation de suivre des études dans ces institutions pour pouvoir être ordonné mis fin à la pratique qu’avait l’Église d’ordonner des hommes mariés. C’est depuis cette époque que seuls sont admis au sacerdoce les hommes vierges, sauf exceptions.
La crise du clergé au XX°, le Concile Vatican II
Approche anthropologique du célibat sacerdotal
Le célibat comme état de vie
Le célibat, expression d’un engagement
Un type particulier d’engagement
Un besoin particulier de s’engager : « une vocation »
Le célibat, un « projet fondamental de vie »
Choisir le célibat implique toute la personne
Choisir le célibat implique un renoncement
Le célibat donne un certain rôle social
Le célibat, un état qui implique et fait grandir toute la personne
Le célibat se fonde sur la maturité humaine
Le célibat comme appel de Dieu
Un appel au célibat…
Vocation particulière
Aide particulière
…respectueux de la nature
L’appel implique la nature
La réponse à l’appel s’appuie sur la nature
…respectueux de la liberté
Une réponse libre
Un engagement volontaire [
Le célibat comme réponse à Dieu
« Un choix d’amour »
Un choix d’amour total
Motif eschatologique
Conclusion
Théologie du célibat sacerdotal
La dimension christologique
Le Christ célibataire
Le Christ est l’exemple du prêtre célibataire et totalement chaste
Le célibat du Christ, signe de sa charité parfaite et du don absolu de lui-même
L’Amour jusqu’à la croix
Le prêtre, Alter Christus
Le caractère sacerdotal conforme au Christ-Prêtre
La configuration au Christ implique le célibat
Le célibat est également un moyen de s’attacher au Christ
Par la conformation et la vie intime avec le Christ, il développe sa charité pastorale
L’argument cultuel
La première fonction du prêtre est d’offrir le sacrifice
Les prêtres de Jésus-Christ le sont pour l’éternité
Le sens ecclésiologique
La relation du prêtre à l’Église
Le Christ, époux de l’Église
La configuration au Christ place le prêtre face à l’Église
Le célibat du prêtre pour sa mission dans l’Église [modifier]
Ce qu’est le mariage [modifier]
Le célibat permet un don de soi total à Dieu et à l’Église [modifier]
Le célibat donne sa fécondité (et son efficacité) au ministère [modifier]
Célibat sacerdotal et célibat religieux [modifier]
La signification eschatologique [modifier]
Nous sommes dans les derniers temps [modifier]
Le célibat dans l’Ancienne Alliance [modifier]
Depuis l’Incarnation du Verbe [modifier]
Le célibat, signe de l’Espérance du Ciel [modifier]
Le célibat est une préparation à l’état de béatitude [modifier]
Formation et discernement au célibat sacerdoce [modifier]
La sainteté et l’épanouissement des prêtres dans leurs ministères dépendent pour une part de la formation qu’ils ont reçue. Les formateurs doivent accompagner le jeune dans la découverte de sa vocation pour qu’il puisse la choisir en toute liberté et responsabilité, « comme une révélation de son identité »[49]. Or la vocation sacerdotale est très liés à celle du célibat. Notre étude ce propose de montrer le rôle de la formation dans la préparation au choix de la prêtrise et par la même dans l’éducation au célibat. La première question posé aux éducateurs est le bien fondé de la vocation sacerdotale. Le candidat est-il appelé par Dieu ? A-t-il les aptitudes requises ? Les formateurs doivent donc soutenir et accompagner le candidat dans son discernement. Ils doivent ensuite donner au séminariste les moyens de choisir sa vocation le plus librement possible. Cette deuxième phase de la formation comprend deux dimensions : l’éducation humaine et l’éducation spirituelle.
Discernement de la vocation [modifier]
L’un des principaux rôles qui incombe aux formateurs est de discerner l’appel effectif du candidat. Avant toute chose il est nécessaire de vérifier si le candidat est apte au sacerdoce. Pour admettre un séminariste à l'ordination diaconale, l'Église doit vérifier, qu’il possède les aptitudes requises.
Les aptitudes [modifier]
Le plan de la nature et le plan de la grâce [modifier]
Une formation appropriée doit coordonner harmonieusement le plan de la grâce et celui de la nature. La grâce ne détruit pas la nature mais la surélève, elle se dépose sur une nature qui en est le fondement. Il est donc nécessaire de tenir exactement compte de l’état biologique et psychologique du candidat, ainsi que ces capacités effectives pour pouvoir le guider et l’orienter vers l’idéal du sacerdoce. « Dès qu’apparaissent les signes d’une vocation, on devra étudier avec le plus grand soin les conditions réelles du sujet, sans se contenter d’un examen rapide et superficiel, en recourant aussi, le cas échéant, à l’assistance et à l’aide d’un médecin ou d’un psychologue compétent. L’on ne devra pas omettre de faire une enquête sérieuse sur les antécédents familiaux du candidat, afin de s’assurer de son aptitude également sous cet aspect très important des facteurs héréditaires. Les sujets qui ont été reconnus physiquement et psychiquement ou moralement inaptes doivent être aussitôt écartés de la voie du sacerdoce: il s’agit là d’un très grave devoir qui incombe aux éducateurs. Ceux-ci doivent en avoir conscience; ils ne doivent pas s’abandonner à de fallacieux espoirs et à de dangereuses illusions, ni permettre d’aucune façon au candidat de nourrir des illusions semblables, vu les conséquences dommageables qui en résulteraient pour le sujet lui-même et pour l’Église. Une vie qui, comme celle du prêtre gardant le célibat, comporte un si total et si intime engagement dans toute sa structure intérieure et extérieure, exclut en effet les sujets insuffisamment équilibrés du point de vue psychophysiologique et moral ; et l’on ne peut prétendre que, en ce domaine, la grâce supplée la nature. »[50] Face au reproche fait à l’Église de tenir des propos discriminant, la Congrégation pour la doctrine de la foi répond : « Ne pas appeler aux ordres celui qui n'a pas les aptitudes requises n'est pas une discrimination injuste. »
Critère de vérification des aptitudes au célibat [modifier]
Des l’admission au séminaire, l’éducateur doit s’assurer du bon équilibre du garçon. Comme nous venons de le voir la grâce ne supplée pas la nature, un donné de base psychophysiologique et morale est donc nécessaire à la bonne réception de la formation. Avant même de recevoir la formation, le candidat doit présenter un équilibre affectif et ne pas présenter de trouble d’orientation sexuelle.
Le processus du discernement [modifier]
La formation doit intégrer le processus de discernement dans une éducation à la liberté. Les éducateurs doivent amener le candidat à une maturité humaine et spirituelle qui lui permettra de choisir son célibat. L’analyse du discernement du candidat se fait en trois étapes qui s’en être chronologique se succède généralement dans le même ordre. En déterminant la phase dominante du discernement que traverse le séminariste, les formateurs peuvent évaluer la maturité du discernement du candidat. Cette analyse reste grossière car ces différentes phases s’entremêlent, se chevauchent et ne sont pas indépendante les unes des autres de tel sorte qu’une croissance dans l’une entraine une croissance dans les deux autres et réciproquement. Cependant au cours de la formation certaines étapes sont plus prégnantes que d’autres même si aucune d’entre elles ne peut être conclu individuellement. Il existe trois grandes phases : appel—engagement—don qui se répète en s’approfondissant chaque fois.
Appel [modifier]
- Appel de Dieu
La première étape c’est la prise de conscience d’être appelé par Dieu. L’initiative est toujours Divine. Toute vocation chrétienne trouve son fondement dans l'élection gratuite et prévenante de la part du Père «qui nous a bénis par toutes sortes de bénédictions spirituelles, aux cieux, dans le Christ. » (Ep 1, 3-5).
Aussi personne ne s'arroge cet honneur à lui-même mais il est appelé par Dieu, comme Aaron. Ainsi même le Christ ne s'est pas glorifié lui-même d’être devenu grand prêtre, mais celui qui lui a dit: « Tu es mon fils moi aujourd'hui je t'ai engendré »,(Hb 5, 4-5) L’appel divin est donc toujours à la base du processus de discernement du candidat. Il en est le déclencheur, l’impulsion première.
- Appel de l'Église
L’appel divin est, dans sa phase initiale, purement subjectif. Il précède l’entrée au séminaire, et ne se développe qu’au for interne. Le rôle de l’Église et de fait des formateurs est d’objectiver cet appel. Le candidat doit prendre conscience que cet appel qu’il a ressentie n’est pas une hallucination mais bien une réalité reconnue par d’autres. D’ailleurs cette reconnaissance de la réalité de l’appel divin par l’Église n’est pas une option. Elle est obligatoire car seule l’Église au travers de l’évêque à la pouvoir d’appeler au ordre.
"Toute vocation chrétienne vient de Dieu, est don de Dieu ; mais elle n'est jamais donnée en dehors ou indépendamment de l'Église. Elle passe toujours dans l'Église et par l'Église, parce que, comme le rappelle le Concile Vatican II, « il a plu à Dieu que les hommes ne reçoivent pas la sanctification et le salut séparément hors de tout lien mutuel; il a voulu au contraire en faire un peuple qui le reconnaîtrait selon la vérité et le servirait dans la sainteté ».
Ce que nous disons de toute vocation chrétienne trouve une réalisation particulière dans la vocation sacerdotale. Cette vocation est un appel, par le sacrement de l'Ordre reçu dans l'Église, à se mettre au service du peuple de Dieu avec une appartenance spéciale et une configuration à Jésus Christ, comportant l'autorité d'agir «au nom et dans la personne » de celui qui est la Tête et le Pasteur de l'Église.
Dans cette perspective, on comprend ce qu'écrivent les Pères synodaux: «La vocation de chaque prêtre existe dans l'Église et pour l'Église : c'est par elle que s'accomplit cette vocation. Il s'ensuit que tout prêtre reçoit la vocation du Seigneur, par l'intermédiaire de l'Église, comme un don gracieux, une grâce gratis data (charisme). Il appartient à l'évêque ou au supérieur compétent non seulement de soumettre à examen l'aptitude et la vocation du candidat, mais aussi de la reconnaître. Une telle intervention de l'Église fait partie de la vocation au ministère presbytéral comme tel. Le candidat au presbytérat doit recevoir la vocation sans imposer ses propres conditions personnelles, mais en acceptant aussi les normes et les conditions posées par l'Église elle-même, selon sa propre responsabilité"[51].
Engagement libre, réponse personnel à l'appel divin [modifier]
- Intériorisation de la loi sur le célibat
La réponse que le séminariste donne au Père a d’autant plus de valeur qu’elle est libre et désirée. Après avoir aidé le candidat à discerner l’appel divin, les formateurs doivent lui apprendre le bon usage de sa liberté : Savoir conformer sa volonté à celle de Dieu. Pour que cette réponse soit personnelle, il est nécessaire que le séminariste fasse sienne la loi ecclésiastique sur le célibat, qu’il l’accepte de l’intérieur. Pour cela il doit pouvoir mesurer la valeur et la beauté de son engagement. Il est particulièrement important que le prêtre comprenne la motivation théologique de la loi ecclésiastique sur le célibat. En tant que loi, elle exprime la volonté de l'Église, même avant que le sujet exprime sa volonté d'y être disponible. Mais la volonté de l'Église trouve sa dernière motivation dans le lien du célibat avec l'Ordination sacrée, qui configure le prêtre à Jésus Christ Tête et Époux de l'Église. L'Église, comme Épouse de Jésus Christ veut être aimée par le prêtre de la manière totale et exclusive avec laquelle Jésus Christ Tête et Époux l'a aimée. Le célibat sacerdotal alors, est don de soi dans et avec le Christ à son Église, et il exprime le service rendu par le prêtre à l'Église dans et avec le Seigneur.
Pour une vie spirituelle authentique, le prêtre doit considérer et vivre le célibat non comme un élément isolé ou purement négatif, mais comme un des aspects d'une orientation positive, spécifique et caractéristique de sa personne. Laissant son père et sa mère, il suit Jésus le Bon Pasteur dans une communion apostolique, au service du peuple de Dieu. Le célibat doit donc être accueilli dans une décision libre et pleine d'amour, à renouveler continuellement[52].
- Un choix fait en connaissance de cause
La formation doit établir des principes, offrir des critères, et donner des aides pour que le discernement du candidat soit le plus objectif possible. Il faut que les formateur aient « une personnalité mûre et forte... au plan humain et évangélique »1 afin que le candidat ait l’exemple d’un célibat choisi et assumé. Si le séminariste doit mesurer la beauté de l’engagement au célibat en le comprenant de manière toujours plus profonde, il doit aussi pour s’engager librement mesurer les difficultés qu’implique une vie de célibataire. Pour cette raison les éducateurs chercheront à présenter le célibat dans sa réalité quotidienne en en montrant les joies comme les peines, les avantages et les inconvénients, les beautés et les difficultés.
« La formation intégrale du candidat au sacerdoce doit viser à lui permettre de prendre avec une âme pacifiée, un cœur convaincu et libre, les graves engagements qu’il se devra d’assumer en sa propre conscience, devant Dieu et devant l’Église. » « L’ardeur et la générosité sont d’admirables qualités de la jeunesse; quand elles sont éclairées et bien soutenues, ces vertus lui méritent, avec les bénédictions du Seigneur, l’admiration et la confiance de l’Église et de tous les hommes. Aux jeunes on ne cachera aucune des réelles difficultés d’ordre personnel ou social que leur choix leur occasionnera, afin de purifier leur enthousiasme de ce qu’il aurait de superficiel et d’illusoire. Mais, en même temps que les difficultés, il sera juste de mettre en relief avec non moins de vérité et de netteté la grandeur et la noblesse du choix qu’ils s’apprêtent à faire: car s’il provoque dans la personne humaine un certain manque au plan physiologique et psychique, ce choix lui apporte d’un autre côté une plénitude intérieure capable de sublimer son être profond. »[53]
« A mesure que les séminaristes développent leurs convictions et le sens de leur responsabilité dans le choix vocationnel, on doit les stimuler à aimer activement l'idéal et à vouloir vivre la chasteté parfaite sans concessions ou compromis indulgents, conscients que même d'un point de vue humain ils ne sont pas inférieurs aux autres. Chaque candidat doit se connaître soi-même, ses conditions physiques, psychiques, morales, religieuses, affectives, et mesurer pleinement sa capacité de répondre à l'appel divin avec une décision pesée, mûrie et responsable. Il doit avoir la pleine volonté libre de s'offrir totalement et sans cesse au Christ, Grand-Prêtre éternel, et à son Église. Il doit pouvoir et vouloir observer les commandements de Dieu et la discipline de l'Église. »[54]
L'appel comme une grâce personnel, comme Don de Dieu [modifier]
L’évolution des motivations du candidat [modifier]
L’intériorisation de la loi sur le célibat [modifier]
La prière de demande du séminariste [modifier]
Les étapes de la formation au célibat [modifier]
Formation à la maturité humaine [modifier]
Définition de la maturité humaine [modifier]
Rôle de la maturité humaine [modifier]
Education à l’amour ou Acquisition d’une maturité affective [modifier]
Formation à la maturité sacerdotale [modifier]
Perspective pastorale [modifier]
La maturité affective du prêtre [modifier]
La maturité sexuelle du prêtre [modifier]
Condition pour un choix libre et voulue du célibat [modifier]
Développement de la personnalité [modifier]
L’initiative personnelle [modifier]
Nécessité d’une discipline [modifier]
L’exercice de l’autorité [modifier]
Connaissance de soi [modifier]
Acceptation de ses limites et amour de soi [modifier]
L’indépendance au regard d’autrui [modifier]
La prise de conscience et acceptation joyeuse des renoncements [modifier]
Acceptation de la continence [modifier]
Acceptation et choix de la solitude affective [modifier]
Renoncement à une certaine paternité humaine [modifier]
L’éducation à l’ascèse [modifier]
Nécessité de l'ascèse [modifier]
Caractéristique de l'ascèse sacerdotale [modifier]
Devoir d'ascèse dans la vie de séminariste [modifier]